Anna Polina portraiturée dans Libé

Anna Polina a droit à un portrait dans Libé. Libé étant un journal très puritain, on pouvait craindre le pire... Et on a été servi.

Déjà... La photo... Anna Polina est belle. On pourrait juste lui reprocher une utilisation intensive de l'autobronzant. Mais là, en jeans et pull kaki, avec un filtre à chier, on lui donnerait 40 ans ! (NDLA : elle a 27 ans.) Elle est allongée, l'air lasse. Elle n'est plus actrice de X, elle a laissée ses charmes au placard et elle va confesser tout ce qu'elle a subi.
L'auteur du portrait, Quentin Girard, commence par brosser un tableau très noir du porno. "les actrices devraient être des reines. Elles mériteraient, tout comme leurs confrères masculins, d’être célébrées pour leur don de procurer un plaisir voyeur..." Ah bon ? Les acteurs masculins sont célébrés ? La plupart des films sont tournés en caméra subjective : ils n'apparaissent même plus à l'écran ! "...terminées les Brigitte Lahaie, Tabatha Cash ou Clara Morgane" Effectivement, terminé tout court ! Vous imaginez, un portrait d'un rappeur qui commencerait par une comparaison avec Break Machine et MC Solaar ? "...lorsqu’on entend parler d’elles, c’est parce qu’elles subissent une campagne d’insultes machistes en ligne." C'est vrai que les actrices ne sont plus connues "au-delà des cercles du cul". A part Céline Tran/Katsuni. Et Sasha Grey. Et Mia Khalifa. Et plein d'autres, qui ont des dizaines de milliers de fans. Et malheureusement, elles risquent davantage que des "insultes machistes" en ligne, cf. Christy Mack.
Au deuxième paragraphe, il parle enfin d'Anna Polina ! "elle fait une pause" Sous-entendu : elle arrête ; elle quitte ce monde affreux et avilissant du X... Sauf que pas plus tard que ce matin, elle était en tournage chez Dorcel Virtual Reality.
Ensuite, elle explique que grâce au X, elle a pu s'accepter et se trouver belle. "La performeuse a moyennement aimé le dernier documentaire médiatique de l’ex-hardeuse Ovidie, Pornocratie." Quel euphémisme : elle en dit du mal sur deux paragraphes. L'auteur traite Mindgeek de "Google de la fesse" En tant que site de streaming de vidéo, j'aurais plutôt évoqué YouTube, mais bon... On sent bien l'autre dogme  des bien-pensants : le net, c'est plein de pédophiles et de nazis !
On sent que le journaliste l'a bien travaillée. Elle n'allait quand même pas dire que du bien de son boulot, non ? Dans le X, les femmes sont exploitées et humiliées, non ? Non ? Cherchez un peu, bon sang ! Faites un effort ! Il a du avoir un orgasme lorsqu'elle évoque un scène de double-pénétration qui s'est mal passée. On a failli frôler le tableau idyllique !
Comme elle n'est pas très coopérative, il décide de faire les questions et les réponses, dans le dernier paragraphe. Donc, c'est fini, elle prend sa retraite et elle ne va plus "baiser pour baiser". On imagine la pulpeuse actrice entrant au couvant, après avoir expié ses pêchés. Cette pauvre âme égarée va enfin quitter ce monde machiste du stupre filmé... Sauf qu'on l'a dit, elle repart en tournage.

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